Centre de réadaptation pour les enfants des rues de Bichkek
Les enfants défavorisés au Kirghizistan sont pour moi une préoccupation majeure. Spontanément, j’ai donc décidé de cofinancer un orphelinat à Bichkek, la capitale du Kirghizistan. Comme son nom l’indique, ce lieu accueille des orphelins, mais également des enfants des rues, qui ont en quelque sorte « perdu » leur chemin.
Le Kirghizstan a connu des périodes extrêmement difficiles : La conversion d’une économie socialiste en une économie de marché, l’effondrement de l’Union soviétique, sans compter les révoltions successives. Ces changements ont provoqué beaucoup d’interrogations existentielles et bon nombre de personnes se sont réfugiés dans la drogue et l’alcool. Les conséquences sont évidemment très dévastatrices. Comme toujours, il frappe les plus vulnérables – les enfants – c’est ce qu’il y a de pire. Beaucoup de ces enfants finissent dans la rue.
Ce centre vient d’embaucher, entre autres, un psychologue qualifié qui parcoure la ville la nuit et s’adresse aux enfants des rues en tentant de les convaincre de venir au centre. Il fait son travail avec grande conviction, car il veut que les enfants viennent volontairement.
Souvent cela est une réussite, car dans le fond, les enfants sont heureux d’avoir la chance de retourner à une vie ordonnée. Il était donc tout à fait naturel pour moi de financer le salaire des psychologues pour les prochaines années.
Grâce à mes bonnes relations avec le ministre de la Justice, j’ai pu le convaincre de signer un décret qui a pour effet, que les enfants de la rue qui commettent des crimes, ne seront plus automatiquement transférés en prison. Comme il n’y a pas d’institutions spécifiques pour les adolescents et les enfants, cela a des conséquences désastreuses pour eux. Il n’est pas concevable d’enfermer ensemble les enfants avec des adultes.
Aujourd’hui une nouvelle loi a été notifiée à la police. Après une arrestation d’un enfant, la police en informe le centre, et un collaborateur s’y rend immédiatement pour le récupérer. Si l’enfant ou l’adolescent s’intègre bien dans le centre et va à l’école, le cas est alors réglé. Bien entendu, cela ne concerne pas les récidivistes. Cette façon de faire, permet aux enfants qui ont, par exemple commis une effraction par nécessité, de retourner à une vie humaine. Chaque enfant ainsi « sauvé » est un succès et une grande satisfaction pour toutes les personnes impliquées.